1990 fut une grande année pour toute ma famille, en effet, mon grand frère entra en Islam, après avoir rencontré deux frères de l’Association. Quelques semaines plus tard, il alla jusqu’à la mosquée de Montpellier (at-Tawbah) où il rencontra Chaykh Khaled (le chaykh de cette mosquée) et prit avec lui ses premiers cours ; après quoi il revint auprès de ma mère à qui il expliqua la bonne croyance, et à son tour elle prononça les deux témoignages. Puis, il vint auprès de nous et nous en fîmes de même, et aucun de nous ne tarda pour entrer en Islam. Tout cela se déroula dans la même soirée. Donc, nous six entrèrent en Islam grâce à mon plus grand frère. Par la suite, avec un de ceux grâce à qui il s’était converti, il monta une association ici-même, dans la ville où je me trouve, et des cours pour les enfants furent donnés. Notre premier cours, en tant que petits musulmans, fut : j’aime Allah mon Créateur, j’aime Mouhammad mon Prophète, j’aime l’Islam ma Religion, j’aime le Qour’an mon livre et j’aime la Ka^bah la direction de mes prières. Peu de temps après notre conversion, nous commençâmes à accomplir la prière et à jeûner le mois de Ramadan. Petit à petit, mon grand frère demanda à mes sœurs et à moi-même de venir au cours en mettant le foulard et ce, afin de nous habituer à le porter. Ce fut une réussite, puisque nous le portions même à l’école, sans que le regard d’autrui ne nous dérange. Parallèlement, nous apprîmes à lire et à écrire l’arabe.
Les années passèrent et une de mes sœurs entra au Collège, et cela se passa relativement bien, sans que le port du foulard ne lui soit vraiment reproché. Mais l’année suivante, lorsque j’y suis entrée, l’histoire ne se déroula pas du tout de la même façon. En effet, le collège venait d’ouvrir ses portes à un nouveau proviseur, prônant la laïcité de combat et donc, nous passâmes ma sœur et moi notre temps enfermées ensembles dans une pièce avec un livre. Ils nous interdisaient d’aller à la récréation en même temps que les autres élèves et même de nous mettre à la fenêtre pour les regarder jouer. Et comme si cela ne suffisait pas, on nous traita d’extrémistes. “Liberté, égalité et fraternité” furent des valeurs qui ne s’appliquaient pas à nous.
Mais grâce à Allah, nous persistâmes sur la foi pour faire partie des gens du Paradis. Et in cha’a l-Lah il en sera ainsi jusqu’à la fin de nos vies. La suite